Diableries et Sorcellerie (1)

Article tiré du quotidien Midi Madagasikara de ce jour :

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INHABITUEL. « Une sorcière qui se promène dans la nuit ne passe pas inaperçue » affirme l’adage populaire. Le quartier d’Andraisoro a été le théâtre d’un tel… spectacle.

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Quand une « sorcière » met Andraisoro en effervescence

A l’heure du laitier, hier, une  femme est surprise par les riverains de ce quartier populeux en train d’escalader le mur de la maison d’un homme d’église. Complètement nue, les cheveux en bataille, il n’en fallait pas plus pour qu’elle soit vite qualifiée de…sorcière.

Le bouche-à-oreille aidant, la nouvelle  a vite fait le tour du quartier. Vers 06 heures du matin, le lieu est déjà envahi par la foule. Pire encore, la demeure du pasteur est rapidement encerclée par les riverains. La situation est cocasse et bien entendu, chacun a son propre commentaire sur la scène. Ou plutôt, le spectacle. Ils sont, par contre, unanimes à dire que l’homme d’église a une part de responsabilité dans cette histoire. Pendant ce temps, la présumée sorcière ne cesse de fredonner des chansons religieuses. Toujours dans le plus simple appareil.

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Spectacle

«Une quadra sans vêtements, à une heure aussi indue. Je pense qu’il ne peut s’agir que d’une sorcière», explique un jeune homme, témoin très intéressé de la scène. Une thèse qu’un autre contredit. « Si elle était vraiment une sorcière, elle aurait pris la fuite en faisant usage de son…pouvoir ».  Vers 09 heures, son mari, avisé par une connaissance, vient la récupérer. Mais la situation se corse. Des membres du « fokonolona » refusent que cette histoire s’achève ainsi. Aussi facilement. Les choses s’enveniment rapidement, et il a fallu l’intervention musclée de la police pour disperser la foule qui voulait apparemment, soumettre la malheureuse personne à une justice populaire. Placée en sécurité dans le véhicule des forces de l’ordre, la femme a finalement pu être remise à sa famille. Son père n’étant pas sur les lieux, le fils du pasteur admet que cette femme souffre d’un problème psychologique.

« Mafana tànana »

«Mon père est habilité à soigner des malades mentaux (…). La femme fait partie de ses patients à l’époque. Après des mois de traitement, elle a fini par être délivrée de son angoisse. Malheureusement, la malade a fait  une rechute. Avant-hier, elle décide de rejoindre le pasteur pour reprendre son traitement. Et tout semble aller normalement, sauf que vers 22 heures, elle s’est ’évadée’ de notre maison sans que la famille s’en aperçoive. Un hurlement dans la cour  nous avertit de la fuite. Surprise en train d’escalader le mur, complètement nue, elle est vite prise pour une « mafana tànana », poursuit-il. En dernière heure, on apprend que sa famille a décidé de conduire la femme à l’hôpital psychiatrique d’Anjanamasina.

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