Hommage au Colonel Denard

Bob est mort.

L'Aventurier, le Soldat de Fortune, au sens noble, au sens que définit Patrick Ollivier. L'homme de conviction, qui a toujours tenu sa ligne de conduite, au contraire de ce que peuvent dire les journalistes qui jettent à la figure le mot Mercenaire. Bob, l'homme Libre. Le dernier Corsaire français. Le Corto Maltese de chair et d'os. Bob, l'homme de l'ombre, qui a souvent défendu les intérêts de la France, là où la République ne pouvait plus défendre la France.

Le vieil homme s'est souvent fait piétiner par les médias ou les bourgeois soucieux d'une apparence d'ordre avant toute chose, mais qui rappelle aujourd'hui qu'il était base arrière pour l'acheminement de l'aide humanitaire au Biafra, à l'époque même de la naissance des french doctors de Kouchner et au même endroit ? Pendant ce temps là, les fils de bourgeois qui sont aux commandes aujourd'hui (plus pour longtemps) jouaient à la révolution dans les rues de Paris, les plus aisés partaient en voyage à Cuba et les intellos crétins montaient sur des bidons à Boulogne Billancourt devant les journalistes, avant de se carapater en douce pour ne pas se faire péter la gueule par des ouvriers qui n'aiment pas qu'on les prennent pour du bétail.

Le Colonel a défendu la liberté dans bien des coins du Monde pendant que les occidentaux ramollis et gavés rêvaient d'asservir le monde entier sous l'aile du grand frère de l'Est. Il a combattu les armées de Che Guevara, venu s'essayer en Afrique pour tenter d'y apporter encore plus de misère et d'asservissement.

Au Katanga, où il a gagné son titre de Colonel de l'armée congolaise, il a combattu l'ONU, organisation crapuleuse au service des puissants et des magouilles politico-diamantaires... Il a montré qu'on peut ne pas subir, au XXème siècle, on peut encore se révolter et suivre son chemin, droit.

Il a administré les Comores en homme de coeur, dans le respect de la culture et des traditions locales, développant des fermes modèles et des centres de formation agricole pour permettre à la population de valoriser et de faire fructifier les richesses de la Terre sous ces climats de l'Océan Indien. Il a su développer des alliances commerciales astucieuses, faisant fi des idéologies, là encore, contre les "ordres" de l'ONU qui voulait un blocus autour de l'Afrique du Sud, qui a fait aussi, depuis, mourir de faim et de maladies le peuple irakien il y a quelques années et qui laisse aujourd'hui Mugabe martyriser son peuple.

Les légionnaires qui sont allés l'arrêter aux Comores après son dernier coup d'état, le saluaient. Une haie d'honneur a été formée à sa descente de l'hélicoptère, les légionnaires lui demandaient des autographes et l'appelaient mon Colonel. D'ailleurs, son arrivée aux Comores n'avait de coup d'état que le nom : il a été acclamé et accueillis par la population.

Merci Bob. Merci pour le chemin que tu as tracé. Merci à l'homme sage aussi, puisque tu disais au soir de ta vie ne rien regretter, mais conseillant : "Il faut mieux être missionnaire que mercenaire."

A bientôt Bob. Comme le disent les Mercenaires : "Dieu reconnaîtra les siens"

Comments

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Je suis content de lire ce post, et je n'en attendai pas moins de toi ;-)
Je lirai le précédent qui dont le titre me fait déà rêver à un autre moment...